L'approche Organique
- Qu'est ce que l'architecture Organique
- Notre démarche
- L'Étude géobiologique
- Les Maîtres de l'Organique
- Des Templiers à Gaudi, la Cathédrale Alchimique et Organique
Qu’est ce que l’Architecture Organique?
La 1ere qualité d’une architecture est de faire naître le sentiment de bien-être dans l’Espace.
L’Espace est avant toute chose le support d’une énergie et l’architecture basée sur la connaissance et la mise en mouvement de cette énergie fut appelée
« Architecture Organique » par ses précurseurs.
La notion d’Architecture Organique fut initiée par l’architecte américain Louis Sullivan, un des maîtres de l’Ecole de Chicago dans les années 1880/1890 à partir de ce qu’il a été convenu d’appeler la « Prairie School Tradition » mettant en avant la relation des bâtiments à leur environnement naturel. C‘est son disciple le plus génial, Frank Lloyd Wright, qui incarnera et développera véritablement la notion d’architecture organique à travers une œuvre immense où chaque projet est une ode à l’Espace et à la Nature.
Parmi les plus fameux, citons « Fallingwater » (la maison sur la cascade) – le Guggenheim Museum de New York – le Marine County Center – les Usonian Houses, etc.
Parmi les maîtres fondateurs de l’architecture organique nous citerons au même titre Antoni Gaudi à Barcelone (cathédrale de La Sagrada Familia, le Parc Guell …), Alvar Aalto en Finlande, Bruce Goff et Bart Prince aux Etats-Unis, etc… Vous pourrez trouver sur la même page sous l’onglet « Les Maîtres de ‘Organique » de nombreux liens renvoyant aux oeuvres des principaux maîtres ainsi qu’à un répertoire unique des architectes organiciens répartis sur l’ensemble du globe sur le site de nos confrères italiens « Architettura Organica ». Il émane de toute réelle architecture organique une profondeur et une résonance entre l’Humain, la Nature et l’Univers tout entier qui donnent une dimension supplémentaire aux espaces créés. Cette approche toute particulière de l’Espace engendre une architecture de Mouvement et d’énergie. Les qualités énergétiques propres au lieu peuvent ainsi être mises au service des personnes qui vont y vivre et sont immédiatement ressenties de façon positive sous forme d’un bien-être intérieur. Le graphisme directeur auquel on aboutit est de ce fait obligatoirement vrai et juste, car fruit d’un ressenti universel et nécessaire à toute vie équilibrée, il passe par notre centre émotionnel et non plus par notre intellect. Il est donc ressenti de façon universelle par tous les êtres vivants. Cette architecture née dans les années 1880 est plus que jamais dans la mouvance actuelle tout particulièrement parce qu’elle préserve et met en valeur l’environnement naturel et apporte le bien-être nécessaire à la vie harmonieuse des êtres qui l’occupent.
Notre démarche
Si la démarche organique nécessite à son concepteur des années d’expérience, elle offre en contrepartie la possibilité d’un partage immédiat avec des gens de culture, de niveau social et d’âges totalement différents, le ressenti et l’émotion étant communs à tous les êtres humains quelle que soit leur appartenance.
Le Lieu ou Site où l’on construit un bâtiment est un microcosme, un Univers en petit.Notre démarche hautement environnementale permet un Espace en tout point relié où la qualité de vie devient une évidence dans le ressenti de chacun.
Les lois de l’Univers sont alors parfaitement en harmonie et les influences bénéfiques et écologiques sont mises au premier plan puisque chacun peut en percevoir avec une grande facilité les bienfaits. En ceci, réside la véritable réalité de l’Architecture Organique.
Notre démarche inclut un travail de compensation, d’accentuation ou plus simplement d’harmonisation entre le lieu, ses énergies et l’architecture qui va s’y développer pour la réalisation d’espaces de vie en parfait équilibre avec la nature. Cette expérience sensible, nous la proposons à nos clients pour la partager et la faire vivre afin de réaliser ensemble leur projet.
Ainsi tout bâtiment conçu organiquement est en cohérence avec le lieu, ses ambiances, ses énergies, sa vocation, son orientation, la course du soleil, son environnement naturel, est aussi en cohérence avec l’essence même de l’Homme au coeur de l’Univers.
L’Étude Géobiologique
Enfin, pour être complets, le public en étant de mieux en mieux informé, une étude Géobiologique sérieuse visant à réaliser un Habitat sain pourrait être réalisée, une fois le principe du projet validé par la municipalité. Elle permettrait de mettre en évidence d’éventuels points pathologiques et énergétiques complémentaires du terrain en matière de cosmo-tellurisme, de les compenser, et de concevoir organiquement les bâtiments tout en tenant compte des réseaux telluriques.
Liens organiques
Quelques liens vers les merveilles de l’Architecture Organique…
Il nous semblait obligatoire d’aborder un sujet fondamental si l’on veut bien cerner la notion d’Architecture Organique:
La Cathédrale.
Le sujet est à la fois immense et non sans rapport avec l’oursin: on ne sait pas vraiment par quel coté l’aborder pour l’ouvrir et ne pas se piquer.
Mais à l’intérieur c’est l’Océan tout entier et c’est délicieux…
Les cathédrales gothiques, qui sont des « Notre Dame », sont de fait l’oeuvre de l’Ordre du Temple, et le fruit de la conception métaphysique qu’avait les Templiers de l’Univers.
Par ailleurs la Cathédrale de la Sagrada Familia à Barcelone, oeuvre sublime de Gaudi, nous rend devoirants de la recherche du fil rouge qui relie obligatoirement les grandes Cathédrales dites Gothiques d’Europe et Barcelone.
L’Univers, Macrocosme engendre l’Homme, Microcosme, par un processus qui reproduit en petit dans le creuset, au Centre de la Croix, l’Oeuvre de l’Unique, l’Absolu, l’Inconnaissable, un processus naturel, l’oeuvre de la Nature, le processus Alchimique.
L’Espace métaphysique de la Cathédrale est lui généré par des principes en plan et en coupe qui en sont les codes, essence même d’une conception organique de l’Espace, le même processus conceptuel qu’a certainement vécu Gaudi en tant que démiurge de l’incarnation de la Sagrada Familia.
L’objet n’est pas ici d’aborder la cathédrale sous l’angle architectural descriptif, le ressenti de chacun étant de ce point de vue bien plus important que ce que pourraient dire tous les ouvrages ou ce que l’on peut trouver sur internet, médias auxquels je renvoie pour aborder l’aspect exotérique du sujet.
L’extrême ambition de cet essai est plutôt ici d’aborder l’architecture occulte, l’Archi-Texture, la Première Texture ou Trame, la métaphysique à partir de laquelle s’incarne la Cathédrale dans une exacte concordance avec les énergies terrestres et célestes, naturellement, organiquement.
Qu’est ce qu’une Cathédrale ?
La Cathédrale est dans l’absolu l’église principale où se tient la cathèdre, qui est le siège de l’Evêque.
A partir de cette simple définition, n’importe quelle église où siège l’évéque serait une Cathédrale.
Aussi le thème qui nous occupe met-il bien l’accent sur les Cathédrales réalisées par l’action et le pouvoir des Templiers, la Cathédrale dite Gothique, où prolifèrent les symboles alchimiques mais aussi s’expriment les énergies du Grand-Oeuvre, Terrestres et Célestes.
Bien évidemment l’Art Gothique n’a rien à voir avec la définition des guides touristiques classant des “styles”d’architecture”, ce qui ne signifie absolument rien.
Fulcanelli précise “ que par cabale la cathédrale est une oeuvre d’Argot, défini comme “un langage particulier à tous les individus qui ont intérêt à se communiquer leurs pensées sans être compris par ceux qui les entourent”.
« Les argotiers qui l’emploient sont les dignes descendants des Argonautes, lesquels montaient le navire Argo, parlaient la langue argotique – la langue verte – en voguant vers les rives fortunées de Colchos pour y conquérir la Toison d’Or.
Tous les initiés s’exprimaient en Argot, les truands de la cour des miracles, François Villon à leur Tête, comme les Frimasons du moyen âge,”logeurs du Bon Dieu” qui édifièrent ces chefs d’oeuvre d’Argotique que sont les cathédrales.”
L’argot reste aujourd’hui le langage d’une minorité d’individus vivant hors des lois reçues, des conventions et usages du commun, auxquels on applique l’épithéte de voyous, c’est à dire de Voyants, ou bien encore d’Enfants du Soleil”.
L’Art Gothique est en effet l’Art Got ou Xo en Grec, l’Art de la Lumière ou de l’Esprit.
C’est par conséquent une cabale parlée, la cabale phonétique sans rapport avec la Kabbale hébraïque, le mot Cabale avec un C venant de cabalum, le cheval.
Employer la cabale revient à se mettre en sel sur le cheval, expression dont le symbolisme hermétique n’échappera à personne et à mettre en relation avec l’un des sceaux bien connu de l’Ordre du Temple qui montre deux chevaliers montés sur un même cheval.
Cette représentation peut laisser supposer qu’il n’y a en réalité qu’un cavalier mais figuré avec son Double rendu visible.
En effet cette image de deux combattants sur la même monture rappelle fortement ce que l’on voit sur des pièces archéologiques datant de la période des invasions germaniques et qui montrent exactement la même figuration d’un cavalier renversant son adversaire tandis que, derrière lui sur le cheval, un personnage de taille réduite l’aide à tenir fermement sa lance dans le combat.
Ce personnage , dans la tradition Viking se nomme « la fylgja » du Chevalier, (littéralement, « accompagnatrice »), terme désignant le Double ou corps subtil d’un être. Notons également que par son adoubement le Chevalier reçoit essentiellement son cheval et son épée, alliance symbolique de l’Ame et de l’Esprit.
Si l’on se réfère à la définition de Fulcanelli, la Cathédrale étant une oeuvre d’Argot, elle réalise l’incarnation du Verbe, c’est à dire le Christ.
La Cathédrale Gothique, si elle met en oeuvre la métaphysique Templière, est sur le plan architectural idéalement, naturellement réalisée, nous oserions presque dire “d’elle même” par la pratique de l’Art du Trait compagnonique, qui est mise en application des lois naturelles:
Lois du Nombre en tant que Neter, Principe spirituel, incarnées par la Géomètrie qui est Mesure de la Terre.
Nous sommes là dans la pratique d’une architecture naturelle qui sera abandonnée par la découverte de l’imprimerie et la perte de la tradition orale, la Renaissance étant marquée par l’invention de la perspective construite, induisant de fait la perte de la relation directe du Trait passant de l’oral à la main, relation qui est Symbole, par là même de la main au trait qui est Géométrie et par conséquence de l’Esprit à la Matière, du Trait au trait, du Père au Fils, de la Trame à la trame.
Au XIX° siècle, se lève un souffle de l’Esprit et l’Art Nouveau retrouve un lien avec la Nature comme grande source d’inspiration sur le globe entier.
Ce sont Guimard à Paris,
Louis Majorelle à Nancy
et Marrakech,
Charles Rennie MacIntosh en Ecosse.
Nous sommes là dans l’ornemental, dans la forme, mais l’on sent bien qu’il manque quelquechose, le travail réel de l’Espace par une relation retrouvée entre l’Esprit et le sujet et pas seulement entre la Forme et l’objet.
Ainsi que cela se produit régulièrement pour les grandes découvertes,le miracle va s’accomplir parallèlement en différents lieux de Notre Dame, La Terre:
Sous l’influence de Mac Intosh (rien à voir avec Apple, mais l’allusion de Steve Job au génie déclencheur n’est peut être pas innocent pour nommer ses premières machines),
Louis Sullivan à Chicago initie ce que l’on a appelé la “Prairie School Tradition”.
Frank Lloyd Wright, lui même initiateur et maître incontesté de l’Architecture Organique arrive en 1887 à l’âge de 20 ans à Chicago en pleine reconstruction et fait ses premières armes peu de temps après dans l’agence de Sullivan.
Il le quittera en 1889, en emmenant avec lui les principaux clients de Sullivan vers la prodigieuse destinée que l’on lui connait.Wright achète un terrain à Oak Park et construit le Studio, sa première agence et maison.
Son séjour de dix années au japon où la synthèse se fera avec la conception Zen du jardin japonais sera le déclenchement de toute la saga américaine de l’architecture organique dont l’influence ne fait que commencer à s’étendre avec des architectes nés de Wright comme Bruce Goff, Bart prince, Arthur Dyson, Norm Applebaum, Robert Harvey Oshartz, Obie Bowmann entre autres
(CF « Les Maîtres de l’Organique » dans la rubrique « Architecture Organique »)
A Barcelone, Antonio Gaudi
réalise des merveilles dans un esprit analogue à celui de la prairie School, sans aucun lien commun: des maisons, des immeubles…
…un parc où les façades s’inspirent des mouvements de la mer, du vent, des fleurs et des fruits
Mais la démarche extrêmement libérée de Gaudi grace à son mécéne Eusebio Guell, va l’amener à atteindre le véritable niveau où s’exprime dans toute sa réalité son génie spontané de l’architecture organique: celui de l’Esprit et du Sacré.
En 1882, à l’âge de 30 ans, prés de sept siècles après les chantiers des dernières grandes cathédrales, Gaudi va ainsi concevoir et commencer de construire seul, de ses propres mains une Cathédrale, une merveille comme seule peut en produire le processus de création Organique,véritable processus d’incarnation de l’Esprit lorsqu’il est à l’oeuvre dans l’Humain: La Sagrada Familia, la Sainte Famille.
Pour simple information, Cathédrale à l’origine, la Sagrada Familia a été consacrée comme Basilique par Benoît XVI le 7 novembre 2010, ce qui ne retire rien au propos que nous allons tenir.
*
Alors quelle relation entre les Templiers, les Cathédrales Gothiques du moyen âge, Gaudi, Wright, l’Architecture Organique et la Sagrada Familia qui n’est toujours pas achevée?
Pour nous elle est totale: Une Cathédrale Templière et la Sagrada Familia relèvent toutes d’une conception supra humaine, celle de l’Esprit, expression du Trait, c’est à dire du Père.
C’est ce processus métaphysique que nous allons tenter d’approcher maintenant.
Son passage obligé est par nature alchimique puisqu’il ne s’agit pas moins que de réaliser en petit, en Microcosme, ce que Dieu a réalisé en grand, le Macrocosme.
Nous verrons que le Temple est l’image de l’Homme, le Microcosme, lui même à l’image de l’Univers, le Macrocosme. L’Univers qui est l’Un, inconnaissable, indivisible, omniprésent, sans commencement ni fin, à l’image de l’Espace, matière première de l’Architecture Organique.
La Cathédrale Alchimique et la métaphysique Templière
Pour approcher la Cathédrale Gothique dans un premier temps, il semble nécessaire de comprendre qu’elle est à la fois l’incarnation d’une métaphysique et l’instrument de la mise en oeuvre de cette métaphysique.
Ainsi que nous l’avons esquissé, un temple, une église, une cathédrale, sont avant tout une projection de l’Homme lui même.
Une cathédrale existe sur deux plans: le plan matériel – les pierres qui la constituent mais également le plan de la Quintessence de la matière.
C’est sur ce plan que l’édifice est vivant.
Le plan du Temple égyptien comme celui de l’église ou de la Cathédrale sont construits analogiquement à la croix ansée, qui est l’Homme debout mais désigne aussi la Vie universelle cachée dans les choses.
Nous renvoyons pour cela aux ouvrages incontournables de René Adolphe et Isha Schwaller de Lubicz, le Temple de l’Homme, le Temple dans l’Homme, le Miracle Egyptien, le Roi de la Théocratie Pharaonique, Her Bak Pois Chiche et Her Bak Disciple, etc…
Notons bien que le couple Schwaller de Lubicz, Fulcanelli et Camille Flammarion faisaient partie d’un même groupe de recherche ésotérique où l’on trouvait également le compositeur Eric Sati, dont les compositions musicales étaient réalisées selon les principes de la “Pensée Objective” de Gurdjieff.
Ajoutons que Olgivanna Lloyd Wright, la seconde épouse de Wright, fut la représentante des groupes de Gurgjieff aux Etats-Unis et la boucle se resserre.
Il y a à Taliesin West,la second école d’architecture de Wright
un petit théâtre où l’on dansait les chorégraphies que Gurdgieff enseignait dans son centre d’Avon à coté de Fontainebleau où il est enterré
et également un piano dans la salle de dessin où l’on jouait notamment des compositions musicales “Objectives” telles celles de Sati.
La croix ansée, c’est l’Ank dont l’emblême hermétique équivalent correspond à Cypris ou Vénus, l’impur, que d’aucuns traduisent par l’airain ou laiton.
Fulcanelli insiste sur ce point en rappelant “que le plan de l’édifice chrétien révèle ainsi les qualités de la matière première et sa préparation par le signe de la Croix,ce qui aboutit, pour les alchimistes, à l’obtention de la première pierre, pierre angulaire du grand Oeuvre.
C’est sur cette pierre que Jésus a bâti son église et les frimasons médiévaux ont suivi symboliquement l’oeuvre divine.
Mais avant d’être taillée pour servir de base à l’ouvrage d’art gothique aussi bien qu’à l’oeuvre d’art philosophique, on donnait souvent à la pierre brute, impure, matérielle et grossière l’image du Diable.
La croix est l’hiéroglyphe du creuset. C’est dans le creuset que la matière première, comme le Christ lui même souffre la Passion, par conséquent meurt pour ressusciter ensuite purifiée, spiritualisée, transformée.”
Dans la colonne vertébrale humaine loge l’Esprit, appuyé sur le système cérébro spinal – la matière blanche.
Dans le temple, cette ligne verticale est la Colonne.
A l’origine, la colonne est un tronc d’arbre : A l’époque chamanique, l’église primitive, c’est la Forêt.
Ainsi les premières colonnes de temples sont elles toujours mêlées de symboles floraux ou végétaux: papyrus ou lotus en Egypte.
Pourquoi ? Parceque l’arbre est vivant et que les esprits de la forêt se manifestent à travers l’arbre: ce sont les Elémentaux qu’il faut apprivoiser et dominer pour pouvoir communiquer avec les plans supérieurs.
De nombreuses apparitions de la Vierge ont ainsi eu lieu dans des arbres.
Debout, l’Homme capte le tellurisme par les pieds, lequel chemine ensuite par les points d’acupuncture et le nerf sciatique.
Le tellurisme correspond dans la cathédrale à la crypte et à la vierge noire.
On trouve l’équivalent des vierges noires partout: Kali la noire, Isis noire d’Egypte, Athor, la déesse au masque noir.
On retrouve cette notion dans le nom de Carnac en France ou Karnak en Egypte,
sans relation apparente, mais provenant d’une langue préceltique où la préfixe
Kar signifie Noir et Ana la Déesse. Karnak est ainsi Ana la Noire, Déeesse du sous-sol et du tellurisme.
Le tellurisme est également en correspondance avec le Puit, comme à Strasbourg ou à Chartres, baptisé Puit des Saints Forts.
Depuis le noeud tellurique s’et déplacé, mais à l’époque où le lieu était actif, l’eau du puit était certainement radioactive et des miracles se produisaient.
Cela conforte les allusions de Fulcanelli à la radioactivité lorsqu’il évoque les moustache du Chat en X ou bien encore une école célébre.
Egalement la plaisanterie qu’aimait faire Louis Cattiaux, fameux alchimiste Belge, qui appelait son chat “Dieu” parcequ’il faisait “Miaou”, les voyelles IAOU se prononçant Oyoun en Celte et signifiant Dieu.
Précisons encore la relation évoquée par Eugène Canseliet entre Fulcanelli et les travaux de Pierre et Marie Curie dont il aurait été proche.
Bien entendu il s’agit, sur le plan alchimique, d’une énergie analogue à la radioactivité nucléaire, laquelle serait le véritable feu de l’oeuvre.
Sous le sol sont les tombeaux des personnages consacrés et initiés et la Crypte, ce qui est caché.
La Crypte était devenue à Chartres une véritable cité souterraine et on l’appelait la Grotte des Druides”. On y voyait les statues des dieux infernaux, qui gardaient la porte du monde des Ombres.
Au Mont Saint Michel elle se trouve sous le coeur et se nomme “la salle des gros piliers”, d’énormes colonnes de pierre appuyés directement sur le rocher, soutenant tout l’édifice et lui transmettant le tellurisme du Mont.
Les courants telluriques étaient appelés par les Anciens les fleuves infernaux, le sous-sol étant le lieu de décomposition des Ombres des morts.
A Chartres toute la puissance du tellurisme était redirigé sur une petite statuette fabriquée dans des temps immémoriaux sur l’ordre d’un prince païen et placée à coté du Puit Fort en lieu secret de la Grotte des Druides
Elle fut ensuite christianisée en l’appelant la “Benoîte Dame Souterraine”.
Elle fut brulée en 1793 par les Terroristes en même temps que la Vierge noire du puit. Cette statuette était en grés.
Elle avait les pieds, les mains et le visage noirs. Elle était placée dans un creux du mur à la manière des statuettes secrètes égyptiennes. Dans chaque temple égyptien, il y avait une statuette, sorte de petite poupée, que l’on ne montrait, ne bougeait ni ne dessinait jamais.
Elle était l’objet d’un rituel très particulier qui était magique:
Tous les matins on la maquillait, l’habillait et on lui mettait ses bijoux.
Le soir avait lieu l’opération inverse.
Cela se fait encore en Inde pour la statue de la déesse Kali.
On peut constater aujourd’hui encore que beaucoup de vierges noires sont des poupées habillées.
La vierge noire symbolisait la puissance exorcisante du tellurisme, mais certainement aussi l’âme obscure du Globe qui est la mère de toutes les formes terrestres.
Elle s’appelait certainement Anne, la Cathédrale étant dédiée à Sainte Anne.
N’oublions pas que l’Ane est présent à la naissance de Jésus dans la grotte et qu’il est Christophore, portant une croix noire sur son dos. Entre le Boeuf et l’Ane Gris
Si l’âne est gris, c’est une allusion au Grisou, le feu caché dans la Pierre, le Feu secret qui ménera l’Oeuvre à sa fin
Dans l’iconographie chrétienne, les deux vierges coexistent: la Noire représentant les forces inquiétantes du sol et la bleue, céleste.
En plus de cette vierge il y a à Chartres une seconde vierge, dite Vierge au Pilier, qui date du XV° siècle, toute aussi énigmatique.
Son rôle officiel consistait à éviter aux pélerins de descendre dans la crypte.
En bois ploychromé, ce n’est pas une vierge noire mais son visage est noirci par les fumées des cierges.
Habillée comme une vierge noire, elle captive les fidèles et semble concentrer l’âme de la Cathédrale.
Dans les rituels païens, ces vierges appuyées contre un pilier représentaient la fée ou la déesse apparaissant dans un arbre.
Les Karnak des Anciens sont construits sur les noeuds telluriques.
Au points d’émergence étaient plantés les Menhirs, le granit étant un excellent accumulateur.
Toutes ces pratiques relèvent de religons pré – Celtiques, animistes, basées sur la Nature et dont la caractéristique générale est d’être des religions géocentriques.
Elles vouaient un culte au Daïmon planétaire, le Dieu d’en bas qui sera ensuite symbolisé par un triangle pointe en bas.
Ceci n’avait rien de diabolique. Ce principe de vie planétaire est en fait le maître de nos instincts et de la Nature Elémentaire, que nous devons nous allier.
Toutes les religions depuis l’ère glaciaire, le chamanisme, la sorcellerie et le paganisme s’y adressent.
C’est pourquoi leurs temples étaient souvent dans des grottes ou cavernes.
L’animisme ne concevait pas l’âme immortelle: ce que nous entendons par l’âme n’était qu’une portion de l’âme universelle et était réabsorbé à la mort.
Cependant on admettait que l’Homme vive sur trois plans à la fois:
Par son Moi sur le plan terrestre, par son double sur le plan astral et par son ombre qui est une âme instinctive qui le reliait au Dieu d’en bas.
A la mort la conscience survit un temps au niveau du double au sein d’un paradis relatif qui s’estompera également.
Parallèlement l’ombre est aspirée par les courants souterrains et décomposée progressivement par le tellurisme comme le corps l’est par la terre.
L’idée de l’immortalité de l’âme est tardive.
Cela n’existait pas dans l’Egypte de l’Ancien Empire.
L’être survivait par le Ka, son double et la mommification avait pour but de maintenir le Ka afin qu’il ne s’éteigne pas.
Le seul qui puisse survivre est le Pharaon, porteur de la civilisation égyptienne,
celui qui est porteur d’un principe collectif.
Plus tard la démocratisation répandra l’idée d’une âme immortelle pour tous, dans un souci d’égalité soi disant fraternelle.
Les bras étendus sont une allusion au magnétisme et correspondent aux tours, l’une solaire liée au principe du Soufre et l’autre lunaire, Mercurielle.
Rappelons que ce qui vient sur nous est mercuriel: Mercure est le messager des Dieux et ce qui s’en éloigne relève du Soufre.
Ainsi notre champs de perception est il compris entre Mercure et Soufre:
Nous allons percevoir le bruit d’une automobile qui passe sur la route de l’aigu au grave, balayant ainsi une ou plusieurs octaves, l’octave étant, rappelons le, la gamme musicale allant de Do à Do, en sept notes (plus le Do en résonance).
C’est ce que l’on peut nommer la Loi de Sept, ce que Gurdjieff nomme l’Heptaparaparschinok sacré dans “Récits de Belzébuth à son petit fils.
Sur ce point, pour ceux que l’approfondissement de l’oeuvre de Gurdjieff basée sur la “pensée objective” tente, la loi de Sept complète la première loi, la loi de Trois ou Triazimnako sacré.
Ensemble elles fonctionnent selon le schéma de l’Enéagramme qui est le processus régissant toute chose et que Gurdjieff disait être le mouvement perpétuel et la Pierre Philosophale.
Les derviches dansent sur l’Enéagramme selon ces deux lois et l’on peut conseiller à ce sujet le film de Peter Brook “Rencontre avec des Hommes remarquables” selon l’ouvrage de Gurdjieff où l’on voit une école de Sagesse dans le désert de Gobi, foyer de l’Humanité, où des derviches dansent sur l’énéagramme tracé au sol et changent de place à chaque invocation de la loi de Trois: Affirmation, Négation, Conciliation.
L’énéagramme est malheureusement aujourd’hui profané par des gens qui en font du coaching ou autres utilisations rationalisées, les mêmes sans doute qui jouent à faire des sons et lumières sur les façades occidentales des cathédrales…
Maurice Guignard, l’auteur des “Architectes Odinistes des Cathédrales” spécialisé dans les langues nordiques anciennes, traducteur de textes étrusques, s’est beaucoup interessé à Chartres et à sa vierge au pilier.
Elle tient l’Enfant d’une part, lequel symbolise la nouvelle personnalité de l’initié issue de l’Anima et de la main droite une sorte de cylindre que Maurice Guignard compare au Dorje Tibétain, arme sans pareille, représentant l’Upaya, moyen efficace qui détruit l’ignorance.
Pour lui elle relève d’un culte antérieur au druidisme d’inspiration nordique, ce qui suppose un culte préexistant à l’arrivée des Celtes à Chartres où l’on parlait une langue nordique.
Des cérémonies d’initiation s’y tenaient présidées par une prêtresse du culte d’Odin et une transmission de pouvoir s’opérait par ce cylindre. Maurice Guignard les décrit en donnant les questions et réponses dans la langue d’origine avec leur traduction.
Ces cérémonies ressemblaient un peu aux cérémonies d’initiation maçonniques si ce n’est qu’une sorte d’énergie entrait en mouvement et agissait sur les participants qui entraient en transe et tournaient sur eux mêmes comme les derviches tourneurs, le but étant de transférer la conscience dans celle du double, le Ka.
Le labyrinthe visait exactement au même résultat.
En entrant pieds nus dans la crypte, analogie de la grotte, l’initié captait le tellurisme dans les pieds, ce qui est tout le sens de la danse pour les hommes. Les danses de hommes Gitans ont toujours le même but.
Il était ensuite empli de rayonnement cosmique, l’action conjointe du cosmo – tellurisme renouvelant son être entièrement, ce qui doit nous faire penser à l’adage alchimique: Igne Natura Renovatur Integra, INRI: La Nature est entièrement renouvelée par le Feu.
Le Labyrinthe que l’on trouve dans plusieurs cathédrales a deux éthymologies:
La seconde est crétoise mais la première et véritable est probablement égyptienne.
Le plus célèbre est celui de Chartres et est encore utilisé par les Gitans.
Le labyritnhe est apparu au Fayoum, région de lacs et de marais en moyenne Egypte
sous la XII° dynastie.
Un pharaon y a fait construire son temple funéraire aprés des travaux d’irrigation, destiné au culte de son Ka, son double. Ce temple s’appelait Lapi Ro Hunt,ce qui a donné Labyrinthe, mot signifiant “Le Temple de l’embouchure du canal”
Ce temple avait douze cours, deux étages, 1500 chambres chacun.
Quand on y entrait se manifestaient des bruits étranges provoqués par des systèmes hydrauliques. Ce temple fut visité par Hérodote mais on lui interdit l’accès des souterrains. C’était le temple du Ka, du corps astral du pharaon Amenemhat III.
Les rois Crétois l’imitèrent à Knosos. Il s’agit d’un palais compliqué d’accès et de sortie, le palais se trouvant au centre, mais occupé par un roi vivant.
La démarche est toujours la même: provoquer un niveau d’émotion tel que le moi s’éléve et se fonde au double, premier pas vers l’initiation qui met en action les zones dormantes du psychisme.
Les niveaux d’existence plus profondes ne pouvant être atteintes que par le sommeil, la mort ou l’initiation.
Dans le labyrinthe des cathédrales, le mouvement alterné provoque, comme sous une coupole, un vertige permettant le décalage du moi vers le double.
Les initiés arrivés à ce stade pouvaient rencontrer une présence, l’âme du lieu et aller jusqu’à prophétiser.
A la croisée de l’horizontale et de la verticale, c’est le Coeur, représenté par une rosace, emblème du Chakra du Coeur qui capte des énergies et les diversifie.
Au Coeur correspondent également les horloges et le zodiac, autre type d’horloge, liées au Temps.
Dans la Cathédrale religieuse se manifeste la Présence Réelle, expression de théologie chrétienne, symbolisée par une lampe perpétuelle, analogie de la Pierre philosphale.
Dans les temples antiques en Egypte on pensait que l’édifice était habité par un ka divin, une sorte de spectre avec lequel on ne pouvait entrer en contact que dans un certain état. Ce spectre d’origine très mystérieuse se nourrissait d’encens.
C’est de là que vient l’emploi de l’encens qui n’aurait sans cela aucune signification.
Concernant la statuaire, il existe une catégorie de statues dites “hiératiques” comme à Chartres, très allongées, au nimbe marqué.
Les guides évoquent l’influence byzantine, alors que ces statues à double lecture s’adressent aux initiés: elles ne représentent pas la réalité physique de tel ou tel saint, mais son double, son corps astral avec lequel il peut être possible d’établir une relation.
A coté de cela, des sculpture de groupes représentant des scènes des évangiles et de la bible étaient là pour le cathéchisme du peuple qui était illettré.
Plusieurs cathédrales comportent des tours. Certaines sont achevées comme à Chartres et d’autres inachevées comme à Paris.
Elles jouent le même rôle que les obélisques qui étaient placés à l’entrée des temples égyptiens.
Il est dit que les frimasons stoppèrent instantanément leurs travaux lors de l’arrestation des templiers le vendredi 13 octobre 1307.
A Chartres, ainsi que les évoque Patrick Burensteinas dans son ouvrage sur la Cathédrale, la tour Nord est Solaire, surmontée de cet emblème et d’architecture flamboyante et expansive.
La tour Sud est Lunaire, surmontée de l’emblème de la lune et d’architecture plus intériorisante.
La première est par conséquent liée au soufre, principe centrifuge et la seconde au mercure, principe centripète.
Ce qui semble à priori anormal par rapport aux orients.
Patrick Burensteinas explique cela par le sens de circulation de l’énergie du soleil vers la lune dans un plan vertical en le projetant ensuite sur le plan horizontal pour justifier de la circulation dextrogyre dans la cathédrale.
Cette interprétation nous semble un peu auto-arrangeante et nous nous appuyons sur les deux rosaces nord et sud pour nous en expliquer:
La Rosace Sud est lumineuse et traitée franchement dans la dominante du Violet:
Elle illumine et projette sur le visiteur une lumière violette intense lorsqu’il est en face, au nord:
Elle est par conséquent de nature mercurielle.
Alchimiquement, nous sommes dans l’oeuvre au Noir: Solve
La Rosace nord est sombre et traitée en dominante indigo et à l’inverse de la rosace sud, absorbe l’énergie lorsque on la contemple du sud:
Elle est liée au Soufre, puisqu’elle projette une énergie provenant de nous même vers l’extérieur en la puisant.
Alchimiquement, nous sommes dans l’oeuvre au Rouge: Coagula
Il est ainsi logique que la tour nord soit mercurielle, le passage au nord à la croisée de transept nous faisant recevoir une lumière mercurielle et inversement lorsque dans notre circumambulation dextrogyre nous arrivons au sud.
Revenant dans l’axe pour la montée vers le coeur, les deux principes ont été activés et
c’est dans cette union mystique du roi et de la reine que nous arrivons au centre de la croix où nous attend le chevalier à la Rose, ou du moins que nous devrions nous y accomplir si l’autel n’y avait été déplacé de manière à opérer la transubstantation,mais également à opérer un certain pouvoir de l’église sur les fidèles, le passage à la divinité devant obligatoirement s’opérer par le prêtre.
Au Centre de la croisée de Transept, nous réalisons Solve et Coagula DANS LE MEME TEMPS, dans l’Instant, à cette heure de Perfection où le temple est anéanti et instantanément reconstruit, régénéré.
C’est dans cet état que le chevalier voit sa Rose s’épanouir et que le Prêtre élève l’Hostie, figure du disque solaire au dessus de la Coupe, réalisant par ce geste le symbolisme millénaire de la Barque Solaire emportant le disque de Ra d’Orient en Occident.
Le symbolisme alchimique de la Transubstantation est dés lors évident et actif.
*
Les cathédrales construites sous l’impulsion des Templiers sont des “Notre Dame”.
et sont placées sous l’invocation de la Vierge Marie.
Les Notre Dame forment en France le tracé de la constellation de la Vierge, mettant ainsi la terre à l’image du ciel.
En Sicile, elles portent le nom encore plus expressif de Matrices.
Ce sont par conséquent bien des Temples dédiés à la Mère.
A Notre dame de Paris, sur le trumeau central qui partage en deux la baie d’entrée, l’Alchimie est figurée par une femme dont le front touche les nues.
Assise sur un trône, elle tient de la main gauche un sceptre, insigne de souveraineté tandis que la droite supporte deux livres, l’un fermé (ésotérisme) et l’autre ouvert (exotérisme).
Maintenue entre ses genoux et appuyée contre sa poitrine se dresse l’échelle à 9 degrés, hieroglyphe de la Patience que doivent posséder ses fidèles au cours des neuf opérations successives du labeur hermétique.
Nicolas Valois ne dit il pas que “La Patience est l’échelle des philosophes et l’humilité la porte de leur jardin” ?
Fulcanelli écrit par ailleurs:
“la cathédrale nous apparait basée sur la science alchimique, investigatrice des transformations de la substance originelle, de la matière élémentaire”
La matière dont la racine est mater, la mère.
La Vierge-Mère n’est en effet que la personnification de la matière primordiale universelle à l’origine des mondes.
Elle est le cinquième élément, l’Ether, éter – nellement vierge, à partir duquel les quatre autres éléments apparaissent par densification.
Elle est en maçonnerie ce cinquième point de la bavette de l’apprenti, averti de la science alchimique par les trois principes Soufre, Sel, Mercure, sous l’application des adages Vigilance, Persévérance, afin, qu’après avoir été Homme Miroir, il remonte lors de l’initiation le gradient des éléments, ce qui l’amènera, compagnon, au centre du carré magique où il connaîtra le cône de l’Esprit.
On ne peut être plus expressif de la pensée métaphysique du Temple.
Au delà du culte marial, il faut comprendre que Marie telle que l’honoraient les Templiers était à la fois notre mère terrestre et la Vierge Universelle, porteuse luciférienne des mondes relatifs, toile de fond tendue entre ce qui relève de l’Un, du principe, le Principiel et les mondes différenciés.
Dans l’immense tourbillon primordial, des mondes se forment par densification, d’autres disparaissent.
Sertie dans un système solaire parmi tant d’autres,voici la Dame en Bleu, Notre Dame la Terre, à qui l’atmosphére et les océans donnent sa teinte caractéristique, témoignant de la Vie – pour l’instant encore tout au moins.
Les Anciens en on fait le Centre du Monde, ce qui ne les empêchait guère de préparer leur esprit à dépasser la Mort.
La Dame en Bleu demeure, quoiqu’il en soit, pour l’Initié le seul Vaisseau dans lequel il puisse trouver les clefs de sa propre résurrection et qui ne peuvent être ailleurs.
Ulysse aprés un long voyage rentre au Palais pour y régner…
Ainsi, Notre Dame est elle notre Vaisseau porteur et en même temps le vaisseau de l’Oeuvre à accomplir pour ne pas connaître la Mort, elle est l’Athanor de A-Thanatos, ce qui ne connait pas la Mort.
Notre Dame la Terre apparut ainsi d’abord étherique, impalpable, puis devint successivement ignée, gazeuse, aqueuse et solide, les quatre éléments descendant du premier. Nous remontons ensuite pour boucler le cycle par le minéral, le végétal, l’animal couronnés par l’Homme, finalement accompli dans le Christ.
Par le nombre 9, 5 éléments et 4 règnes, l’alpha et l’Oméga se rejoignent, mais tout ce cycle s’accomplit ici, au niveau des différents corps de Notre Dame, de Notre Mère Terrestre et non ailleurs.
Tout le jeu s’accomplit entièrement sur elle et l’enjeu tel qu’il se présente dans la métaphysique templière nous apparait de ce fait à la fois logique et terrible:
Le devenir post mortem humain ne peut être qu’en rapport harmonique direct avec le corps matériel, astral ou éthérique de Notre Dame en fonction de la densification plus ou moins grande de notre propre corps éthérique, par conséquent pour l’exprimer en termes alchimiques, de notre capacité à laisser passer la lumière et n’y faire point obstacle, à recevoir la Lumière et la transmettre.
Pour celà, il est obligatoire d’avoir de son vivant suffisament “essencié” durant l’existence matérielle, avoir densifié un corps spirituel, son double astral, le Ka pour
qu’il ne se dilue pas à la mort dans l’éther universel comme une goutte d’eau dans l’océan mais qu’il devienne un poisson, une densification de l’océan, de l’éther universel qui pourra alors exister dans l’Essence afin que s’accomplisse la pêche miraculeuse.
Cela peut par conséquent se résumer ainsi:
Essencier dans l’Existence pour Exister dans l’Essence.
Voila bien cette Selle du Cabalum, ce Sel de l’oeuvre qu’enfourchent le Cavalier du Temple et son double, son Ka, afin qu’ils se confondent et que, par l’Argotique, la Parole perdue dans l’opacité de la matière puisse être transmise et soit ainsi retrouvée.
*
Alors cela signifie-t-il que nous serions seuls dans l’Univers et Notre dame le seul globe où ont pu évoluer, évoluent ou évolueront des microcosmes analogues à l’intelligence révélée comme le règne Adamique qui nous concerne ?
Compte tenu des milliards incalculables de mondes sidéraux ne serait-ce que perceptibles à la science, on ne peut répondre que non à cette question.
Alors se pose la question de la Forme physique supportant ces intelligences et l’application de la géomètrie causale, découlant du nombre de lois l’éloignant de l’unité, semble impliquer obligatoirement le pentagramme pointe en haut comme structure formelle.
L’Espace Organique et L’Organicité de la Cathédrale Gothique
Une architecture est dite Organique si elle est le résultat non seulement d’un ressenti de la Nature et de l’expression de ce ressenti à travers des formes naturelles, ce que marquait déjà l’Art Nouveau, mais encore lorqu’elle est le fruit des énergies en présences, des forces manifestées en un lieu et dont elle cristallise en quelque sorte les effets à travers une matérialisation.
Dans l’Architecture Organique, c’est l’Espace, ce vide apparent mais qui ne l’est pas, étant justement énergie pure canalisée, qui est le plus important.
De cette mise en résonance avec le Site, l’architecture nait naturellement, d’elle même,
là encore sous le trait de l’architecte qui a su en manifester la Loi, parcequ’à ce moment là, il ya compréhension et manifestation graphique puis géométrique d’une unité, d’un tout cohérent, organique, d’un être incarné comme l’est une plante ou un animal.
Voici trois citations de Frank lloyd Wright qui expriment ce lien absolu de l’architecture organique avec la Nature:
La nature est la manifestation de Dieu. Je vais à la nature tous les jours pour l’inspiration dans la journée de travail. Je suis dans la construction des principes que la nature a utilisés dans son domaine.
Étudies a nature, aimes la nature , restes proche de la nature. Elle ne t’abandonnera jamais.
Je sens venir une maladie étrange – l’humilité.
Cette dernière expression peut sembler paradoxale venant de Wright dont l’humilité ne semblait pas être le point fort.
Elle s’explique totalement dans le sens où l’architecte organicien s’efface devant le processus alchimique naturel : Percevant par tous les sens les impressions reçues du Site (Mercurielles), venant mettre en oeuvre l’Emotion, celle-ci agit à son tour directement par le bras et la main sur le papier:
La cérébralité et le Moi sont contournés, comme déconnectés et c’est “l’Autre”, la Fylgia, le Double, qui tient l’extrémité non pas de la lance mais du crayon et agit directement, transcrivant graphiquement la Réalité du Site.
En cela réside la véritable conception organique de l’Espace et c’est en cela que le Projet est Vrai et l’architecte humble devant ce qui se produit devant lui.
Le sceau du Temple pourrait être celui de l’Architecte Organicien.
Entrons dans la Cathédrale pour y vivre La Profondeur
En pénétrant à l’intérieur de la Cathédrale, nous avons franchi la Pierre de Seuil où le pendule du radiesthésiste inverse son mouvement circulaire.
Nous sommes là l’objet d’un véritable retournement, d’une inversion des énergies et des valeurs.
Dans le Temple, la Cathédrale, la barque sacrée voguant à l’envers sur la mer céleste, nous nous trouvons dans la position du pendu de la 12° lame du tarot:
Nous n’obéissons plus désormais à la loi de gravitation terrestre, mais à un autre champs de gravitation.
Sur l’axe, le sens de la vie n’est plus dirigé vers le centre de la Terre, mais vers le centre du Ciel.
Nous ne dépendons plus des mirages de la forme, mais ressentons l’Energie, l’Esprit, L’Espace.
C’est en travaillant l’Espace, en le structurant, encore par la matière, que le Maître d’Oeuvre de la Cathédrale va générer l’Ambiance Créatrice, le tabernacle propice à la Présence, à la Puissance Divine.
Présence divine qu’il ressent de plus en plus impérieuse dans la région du coeur, par laquelle il pourra équilibrer les exigences antagonistes du Moi profond et de l’Esprit, de l’ombre et de la Lumière, du plein et du Vide.
Mais qu’est ce que l’Espace?
L’espace n’est pas “le vide”, il a pour nous a pour nous une matérialité, qui est l’Air.
L’Espace n’est pas le Volume, il lui a une dimension supérieure qui est la Profondeur, ou Résonance.
La Profondeur, cette quatrième dimension dont Eugène Canseliet disait qu’elle était LE Secret et tout l’objet des travaux de l’Alchimiste.
Pour mieux ressentir cette notion de profondeur, nous pouvons mener l’analogie suivante:
Si l’on fait une coupe sur une droite, on obtient un point. Une dimension
Si l’on fait une coupe sur un plan, on obtient une droite. Deux dimensions
Si l’on fait une coupe sur un volume, on obtient un plan. Trois dimensions
Mais le volume est lui même le résultat d’une coupe sur un Espace. Quatre dimensions
La Profondeur est la résonance, la mise en accord ou en harmonie entre les choses de même Nature, la magie des analogues.
C’est en cela que l’Alchimie est Art de Musique.
L’Espace relie tout, de nos atomes les plus intimes aux galaxies les plus éloignées.
L’Espace est le contraire de la Forme.
Le Maître d’Oeuvre du moyen âge comme l’architecte organicien ne voient pas dans le Temple, ni dans les êtres et les choses les formes matérielles, mais ressentent et vivent l’Espace, qui en est comme le négatif.
En réalité, l’Espace est pour nous à la fois le Lieu, la Matière et le Support de nos Emotions (de ex movere -mettre en mouvement ).
Tout mouvement résulte d’une projection, d’un Acte de Projet, qui, porté au niveau le plus sacré, est la fonction même Maître d’Oeuvre de l’époque qui est ainsi investi d’une fonction sacerdotale.
Imaginons nous dans la Cathédrale, à pied d’oeuvre.
Schwaller de Lubicz a magistralement démontré l’analogie exacte entre la Cathédrale Gothique et le Temple Pharaonique, où Moïse fut initié.
Nous avons tout d’abord respiré profondément, pris le rythme respiratoire du Lieu et nous sommes laissés guider par l’Espace selon un parcours très particulier.
Ce sont nos sens qui nous ont guidé, le plus synthétique étant le Mouvement
Un proverbe Soufi ne dit-il pas que”les sens sont , pour l’Esprit, comme des portes et des fenêtres dans la maison du corps?
Une chose nous apparait trés clairement:
Il y a comme plus d’Espace dans la Cathédrale qu’à l’extèrieur.
Par ailleurs, nous avons comme changé de taille, d’échelle: nous sommes à l’échelle précise du Lieu, en Harmonie avec lui.
La Cathédrale est un Temple, parfait car universel, bâti à l’Image de l’Univers comme l’Homme lui même.
L’Echelle de la Cathédrale, l’harmonique selon laquelle elle est édifiée, en fait l’intermédiaire unique entre la Macrocosme et le Microcosme.
L’Univers est en effet architecturé selon certaines mesures résultant de la Loi des Nombres, Lois que le Maître d’Oeuvre a obligatoirement appliquées dans la cathédrale.
C’est avec la corde d’arpentage, l’antique cordeau, que les compagnons constructeurs traçaient le plan de l’Ouvrage sacré.
Rappelons le rituel de fondation du Temple Egyptien où une cérémonie essentielle consistait à “tendre le cordeau” entre 2 piquets.
Aprés une visée sur les étoiles circumpolaires, aprés avoir mesuré le Temple à la clepsydre, afin d’établir l’orientation du temple, le Roi et Sechat, maîtresse des livres divins, tendent le cordeau sur l’emplacement de ses murs e déterminent ses quatre angles en frappant sur les piquets avec un maillet d’or.
Un ancien texte nous dit:
“Thot était là avec ses livres…Ptah -Tatenen mesurait le sol—pour établir l’enceinte de ses murs.”
En Egypte, Sechat, Déesse de l’Ecriture, cristallise l’Idée dans la Matière.
Elle est la 7° puissance fatale et porte une couronne de sept étoiles.
La coudée est une merveille, car elle établit la relation entre le Nombre, et par conséquent sa fonction vitale et la Mesure.
Le principe directeur étant que l’Homme mesure la terre, et qu’il en fournit toutes les unités de mesures.
Ainsi, la corde d’arpentage est divisée en coudées et les coudées en doigts.
Par ailleurs, toute unité de Mesure dérive forcément d’une mesure géodésique qui est l’arc du méridien, lui même fonction de la Latitude.
Ainsi, la Brasse humaine représente la 1/1000 partie d’une minute d’arc.
Notons que 27 brasses moyennes valent 50 M , et 27/100 de brasse 0,50m.
Cette longueur, considérée comme rayon ou corde d’un arc de 60° détermine la coudée royale ou coudée de cycle.
Ainsi, 3 fois 27 brasses accomplies déterminent elles 3 arcs de 60°, soit
le demi-cercle .
Le Nombre s’incarne par la Géomètrie.
Dans le Temple idéal, chaque ouvrage est placé sous l’égide d’un Nombre, incarné par une géomètrie précise et une mesure exacte.
L’identification fonctionnelle permet la Connaissance directe, immédiate, en devenant la chose elle même, la pierre avec la pierre, l’oiseau avec l’oiseau, le feu vivant avec le feu cosmique.
L’architecture sacrée, L’Architecture tout simplement, est fondamentalement Organique, ne peut être qu’Organique, en ce sens qu’elle est une résonance analogique des lois universelles.
Le Temple est à l’image du Tout et à l’image de l’Homme Universel, parce que l’Homme est l’Univers.
Le Temple Egyptien, la Cathèdrale dite “Gothique”, sont ainsi Organiques.
L’Architecture Organique, révélée par Frank Lloyd Wright est l’architecture des hommes de demain, parce que Wright conçoit les bâtiments comme des êtres vivants, nés idéalement du Site, de même nature, des êtres vivants avec un coeur, un foie, un cerveau, une tête, des membres, etc…
Un être organisé , un mouvement où les fonctions sont en interrelation, autant de Présences qui qualifient l’ambiance propice, le milieu idéal, la Matèria Prima, l’Espace qui incantera à son tour une présence d’une autre Nature et permettra à l‘homme d‘accéder à une conscience élargie .
Pour construire le Temple Idéal, le Maître d’Oeuvre marche sur la terre sacrée jusqu’au moment où il s’arrête.
Alors, en ce point particulier, en ce point si fort où se confondent l’infini de l’horizon et l’infini de l’attraction terrestre, il sent progressivement monter en lui une énergie inverse, celeste, verticale, devenant spirale, Espace.
Au Chakra du coeur, l’équilibre se réalise et par lui se manifesteront les quatre qualités, les quatre éléments, les quatre Orients bornant un Espace sacré et Structuré.
Une structure spatiale qui se développe ensuite comme un arbre, en ramifications.
De cet Espace, il connait la Mesure Juste, la Géomètrie précise, la trame exacte sur laquelle l’être organique, le Temple, pourra croître selon les Lois Universelles.
C‘est là, dans ce tabernacle, que se réalisera la Présence , c’est dans cet Athanor que naîtra le germe philosophique, petit poisson de l’oeuvre que l’on retrouvera le 6 janvier dans la pâte feuilletée de la galette des rois.
Mais pour que l’Espace se structure et que se manifeste la Profondeur, il est nécessaire que la loi d’harmonique s’applique sur la croix idéalement tracée au sol.
C’est là qu’intervient le tracé régulateur en coupe.
Car si le plan donne le Mouvement, le cheminement de l’Ombre à la Lumière, la Coupe, elle, donne l’Espace.
Les principes constructifs appliqués dans la cathédrale gothique sont l’arc brisé et
la croisée d’ogive.
Si le plan de la cathédrale contient l’Homme couché, le principe géomètrique qui va présider à la coupe et l’élévation est essentiellement celui de l’Homme Etoilé, le pentagramme dont les branches vont tracer les courbes des ogives.
Les piliers seront dans la même logique organique élevés selon la loi de Sept ou loi d’octave.
Implantez la Croix à l’endroit juste au moment juste par le geste juste, là où se puise la Force terrestre pour se marier à l’Esprit céleste, tracez le plan de la croix latine et appliquez le pentagramme en coupe pour obtenir les arcs brisés portés par des colonnes séquencées selon la loi d’Octave et vous obtenez organiquement une Cathédrale Gothique, spécifique de sa dédicace et de la coudée du lieu.
Laisser ensuite librement passer la Lumière sans y faire obtacle, une Lumière métaphysique, cosmique, mercurielle provenant de l’ensemble de l’Univers qui par l’Homme mis en résonance avec l’infini devient un Soufre vivant en retour afin que par la cristallisation de ce Sel qui deviendra cristal pur s’accomplisse l’Oeuvre de Dieu.
Ornementez enfin par l’élément végétal et la statuaire, allégorie du processus alchimique exprimant les phases et opérations du Grand-Oeuvre:
– Les règnes de la nature: le minéral, le végétal et l’animal.
– Les forces telluriques: vierges noires et cosmiques: vierges d’azur
– Les Elémentaux: ondines, sirènes, sylphes, elfes, gnomes , lutins, salamandres ou dragons
-Les Elémentaires, famille spirituelle et branche verticale de la croix:
les égrégores ascensionnés que sont les Saints et leurs reliques, lesquelles permettent les transferts et les opérations théurgiques.
– Au plan supérieur, les Archanges gardant les portes des quatre orients et des quatre éléments : Michaël, patron des alchimistes, Raphaël, Gabriel et Uriel.
L’Athanor est prêt pour le rituel de haute magie alchimique pratiqué lors de la messe convenablement dite – avant Vatican II – et partagé par l’ensemble des fidèles placés sur l’axe vertical de la Croix, axe de la famille spirituelle, Argonautes embarqués à la conquète de la Toison d’Or.
*
C’est sur la base de ces principes et leur évolution organique que sept siècles plus tard Gaudi va appliquer à Barcelone pour y élever son chef d’oeuvre et qu’il a lui même nommé:
Le Temple Expiatoire de la Sagrada Familia.
Plaçons tout de suite les choses à leur juste place et laissons pour cela la parole à Salvatore Dali qui rencontra en 1929 Le Corbusier chez Roussy de Sales lequel déclara que “Gaudi était la honte manifeste de la ville de Barcelone”.
Demandant au cours de la même conversation à Dali si il avait “des idées sur l’avenir de l’art”, celui-ci lui répondit que “ l’architecture sera “molle et poilue”, affirma catégoriquement que le dernier grand génie de l’architecture s’appelait Gaudi dont le nom en Catalan signifiait ”jouir” de même que Dali veut dire “désir”et expliqua à l’ingénieur protestant Suisse qu’était le Corbusier que “la jouissance et le désir sont le propre du catholicisme et du gothique méditerranéens réinventé et portés au paroxysme par Gaudi !”
J’ajouterai pour l’anecdote que Le Corbusier fit trois fois le voyage aux Etats Unis pour tenter de rencontrer Wright, lequel avait ainsi jugé la chapelle de Ronchamp:
«Un gâteau des anges plein de trous – ou devrais-je dire un morceau de fromage suisse? »
Jamais Wright n’accepta de le recevoir.
Au début du XVII° siècle un marchand auvergnat du nom de Gaudi vient se fixer au sud de la Catalogne à Riudoms, près de Tarragone.
Sept générations plus tard nait le 25 juin 1852 Antonio Placido Guillermo Gaudi y Cornet, cinquième et dernier enfant d’une famille où l’on était chaudronnier de père en fils.
Ceci pour relever le fait que Gaudi grandit à la campagne en cotoyant la Forge.
Il dira plus tard: “Le Chaudronnier est l’homme qui fait un Volume d’une Surface.
Le chaudronnier embrasse les trois dimensions et recréé inconsciemment l’Espace. L’Espace, c’est la Chaudronnerie!”
C’est dans une catalogne en effervescence sous l’emprise de l’Art Nouveau mais prête à tomber à tout moment dans le fonctionalisme mortel qu’incarnera Le Corbusier que Gaudi va lancer son grand projet en 1878.
A un élu madrilène qui lui dira que c’est là la dernière des cathédrales, Gaudi répondra:
“Elle n’est pas la dernière des cathédrales, mais la première de la deuxième série !”
Gaudi est profondément mystique, affirmant que ”plus il voyait de gens mourir, plus il croyait à l’immortalité”.
Pour lui, ”Le Réalisme est la cohérence du mysticisme et il convient de mettre son génie au service des éléments les plus simples de sa terre afin de les transfigurer”.
Et sur ce point Gaudi va très loin.
Tous les sens sont mis à contribution: les couleurs, les sons, les odeurs, le tactile, le gout sont sollicités par l’architecture.
Gaudi fait dans l’hyper réalisme: il moule en plâtre des végétaux, des coquillages, des modèles humains pour ses différentes sculptures et jusqu’à des enfants morts pour réaliser les anges de ses compositions.
La Sagrada familia, comme son nom l’indique, est le Temple de la Sainte Famille
Le plan suit le tracé à croix latine des cathédrales gothiques, avec cinq nefs longitudinales et trois nefs transversales, une abside lobée, neuf chapelles dont sept absidiales, deux corps d’escalier en colimaçon aux deux extrémités.
Les proportions sont gigantesques: 110m de long pour 170 m de hauteur.
La coupole centrale est dédiée à Jésus Christ et une lumière blanche surnaturelle en émane.
Les quatre coupoles l’encadrant sont dédiées aux quatre évangélistes.
La coupole absidiale, légèrement plus haute, est dédiée à la Vierge Marie.
Les douze tours clocher surmontant les trois façades représentent les douze apôtres sculptés dans la pierre.
Sous La sagrada Familia, la crypte .
Sur ce plan, Gaudi va élever la nef.
Pour cela, il va abandonner le principe de l’arc brisé gothique reposant sur des colonnes verticales et statiques qu’il estime dépourvues de vie et va improviser de manière purement sensible une nouvelle structure, totalement inédite: L’obliquité de ce qu’il va nommer “l’ordre parabolique”.
Gaudi ne fera pratiquement pas de plans précis, des schémas assez flous, mais qu’il développera de manière totalement intuitive, notamment par maquettes.
“Nous devons une fidélité absolue à notre intuition qui, elle, sait ce que nous ne savons pas et décèle immédiatement si une ligne est légitime ou non, conforme aux lois naturelles ou non.
Une structure digne de ce nom, expliquait il, possède en elle même un contenu symbolique que n’importe quel esprit éveillé devrait être capable de percevoir.
Elle est une abstraction vivante, un point d’impact qui contacte l’espace et contient en puissance les éléments futurs de l’ornementation qui lui permettront ensuite de “se déployer” ”
Pendant près de dix années, Gaudi mettra au point la structure parabolique des nefs de la Sagrada Familia en tendant de fines cordelettes par des poids suspendus, réglant à l’infini les courbes pour que l’ensemble apparaisse enfin juste et cohérent.
La structure parabolique entraine l’esprit dans son développement et sa culmination vers Dieu.
Ces multiples hyperboloides, hélicoides et paraboloides engendrées par des génératrices infinies embrassent et révélent au regard l’immensité de l’univers.
Gaudi met ainsi en pratique les clefs d’une symbolique mystique universelle:
Il énonce ainsi sa vision d’une cohérence absolue avec le Tout:
“Le Tétraèdre est la synthèse de l’Espace! L’Hyperboloide représente la lumière qu’il peut diffracter dans toutes les directions. L’hélicoide, le Mouvement, la Vie, l’énergie spirituelle.
Le paraboloide hyperbolique est la représentation parfaite de la Sainte Trinité puisqu’il nait de deux droites infinies – le Père et le Fils – unies par le déplacement d’une troisième, comme le Père et le Fils sont unis par le Saint Esprit.
« L’Espace est intuition infinie,Vision de Dieu …”
Ainsi par une mise en pratique intuitive, l’organicité de l’architecture Gaudienne, rejoint- elle l’objet même des travaux des alchimistes ainsi que l’énonce Canseliet:
“ La Profondeur, qui est résonance, intuition infinie, Vision de Dieu !”
Trois façades magistrales animées de tours érigées selon des structures hyperboloides
cadrent l’édifice
Au Sud: La façade de la Gloire
A l’Est: La façade de la Naissance de l’enfant Jésus, composée des portails de l’Espérance, la Charité et la Foi.
A l’Ouest: la façade de la Mort ou de la Passion
Commenter ces différentes façades nous ménerait très loin, la cohérence alchimique me semblant là encore totale.
A l’intérieur, les colonnes paraboliques, tiges végétales incurvées en croissance permanente, se terminent par des efflorescences sublimes pour former la voute.
« L’Arbre est mon Maitre”
disait Gaudi.
La section des colonnes est un polygone étoilé qui va se renfler ou diminuer en fonction de l’élancement et donner toute leur vie aux colonnes courbes.
Ces colonnes se suffisent en elles mêmes. Elles s’affinent vers le haut pour se terminer par un noeud d’où naissent les branches. En ce point commence la décomposition des forces.
L’ensemble donne une impression de futaie de par le grand nombre de ramifications.
Les fenêtres, très étudiées, amènent la lumière de manière très précise, comme des trouées dans la forêt.
Dans l’inconscient de Gaudi, comme dans celui des druides qui ont érigé les cathédrales gothiques, la cathédrale est la forêt.
“Exactement comme dans un bois”
disait Gaudi.
”C’est pourquoi nous ferons surgir au bas des murs des voutes des eaux courantes, avec des poissons nageant vers l’autel et d’autres en descendant, une forme sacrée dans la bouche, tel un sceau”!
Gaudi erre seul sur le chantier, pieds nus dans ses chaussures,vétu misérablement d’un vieux complet fermé à l’aide d’épingles à nourrice et de bouts de ficelles, travaillant de manière incessante à l’élévation de sa cathédrale.
Le 7 juin 1926, égaré dans ses pensées il traverse une fois de plus la rue de Las Cortes Catalunes et tombe sous les roues d’un tramway qu’il n’a pas vu arriver.
On retrouvera dans ses poches un morceau de papier où est esquissée la Façade de la Mort.
*
Nous arrèterons ici l’évocation de Gaudi et de la Sagrada Familia et les mots sont bien évidemment insuffisants pour tenter d’exprimer “la première cathédrale de la seconde série.” dont il faut absolument aller s’imprégner de son vivant.
L’impression ressentie à Paris, Meaux, Senlisse, Beauvais ou Chartres est magique, mais nous avouons avoir eu énormément de mal à quitter la Sagrada Familia où les impressions de lumière spirituelle et de paix sont réellement vitales et préfigurent manifestement les plans spirituels élevés qui sont susceptibles de nous attendre si, bien entendu, nous faisons le nécessaire pour cela.
*